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Sarajevo, 2004, la guerre est finie depuis longtemps, mais Senada, 30
ans, n’a toujours pas lâché prise. Bien que sa fille
Aïda soit portée disparue depuis 9 ans, elle ne peut s’y
résoudre. Elle continue d’espérer que la petite est
encore en vie. Dans sa détresse, elle se raccroche au moindre espoir,
le plus ténu soit-il. Alors même que son mari Samir et ses
amis la pressent de tirer enfin un trait et de commencer une nouvelle
vie. Mais il n’est pas question pour Senada de renoncer. Lorsqu’elle
apprend que, alors que la guerre faisait rage, la Croix Rouge a évacué
par avion des enfants en direction de Stuttgart, elle décide sur-le-champ
d’en avoir le cœur net et se met en route pour cette ville.
La quête inlassable de la jeune femme est bientôt récompensée:
Aïda a bien été emmené en Allemagne, il y a
neuf ans. Mais ses parents étant considérés comme
morts, la petite fille, alors âgée de 2 ans, y avait été
confiée à une famille aux fins d’adoption.
La vie du couple Heinle qui a adopté une petite Kristina qui a
maintenant 11 ans, est totalement bouleversée le jour où
il apprend que la mère biologique de Kristina que l’on croyait
décédée, est bien vivante et qu’elle réclame
sa fille. Les Heinle sont désespérés. Ils aiment
leur petite plus que tout et ne veulent en aucun cas la perdre. Celle
qui fut Aïda est maintenant une fillette parfaitement à l’aise
dans son environnement et ne parle même plus sa langue maternelle
d’origine. Senada est alors confrontée à un terrible
dilemme : insister pour que son enfant lui soit rendue en l’arrachant
au milieu et à la vie qui sont les siens en Allemagne ou alors
rentrer sans elle en Bosnie, mais en sachant qu’elle est vivante
et qu’elle va bien...
Une histoire de cinéma, une histoire moderne et passionnée
qui met en scène une femme dotée d’une grande force
de caractère; elle n’a pas été gâtée
par le destin, mais elle suit imperturbablement la route qu’elle
s’est tracée. Grâce à l’extrême
densité des personnages alliée à une approche toute
en subtilité où les sentiments cachés des protagonistes
n’apparaissent qu’en filigrane ainsi qu'à une progression
narrative dramatique inspirée de la tradition scandinave, WARCHILD
réussit progressivement à dénouer l’écheveau
d’une surprenante constellation familiale. Avec une fin magique.
Car en dépit d’une tension portée à son comble,
des rebondissements et du drame qui se joue, le dénouement sera
aussi synonyme de soulagement. Surtout pour Senada.
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